Manifestation du FNDC du 23 juin: Attention, le sang va gicler !(Par Moussa Diawara)

Alors que le FNDC se prépare à descendre dans la rue le 23 juin prochain, le CNRD lui maintient son interdiction à manifester sur toutes l’étendue du territoire national. Les organisateurs dénoncent une violation flagrante de l’article 8 de la charte de la transition qui garanti le droit de manifester. Il faut dire que les deux parties ne sont plus en odeur de sainteté depuis un certain temps. L’organisation de la société civile qui a organisé plusieurs manifestations contre le troisième mandat d’Alpha Condé fut parmi les soutiens de la junte militaire arrivée au pouvoir le 05 septembre 2021. Elle justifie cette première manifestation en accusant son ancienne alliée de circonstance à tort ou à raison d’avoir violé tous ses engagements envers le peuple de Guinée. A cet effet, les brouilles ont véritablement commencé au lendemain des mesures qui ont visé Cellou Dalein Diallo et Sydia Touré, deux de ses principaux membres dans le cadre d’un vaste programme de récupération des domaines bâtis et non bâtis de l’Etat. C’est la goûte qui fait déborder le vase. Pour cette première manifestation qui est un test grandeur nature, le FNDC prend l’autoroute Fidel Castro comme itinéraire, fixant le départ au carrefour de la Tannerie et le palais du peuple comme point d’arrivée. En décidant de franchir le pont 8 Novembre, les marcheurs s’exposent à un gros risque. Cette partie qui est la porte de Kaloum, le centre administratif et des affaires de Conakry, est jusqu’ici infranchissable. Même les coriaces des mouvements sociaux de janvier-février 2007 y ont laissé leurs plumes. Pour certains observateurs avertis, cette décision est bien préméditée, l’objectif est d’effectuer un décompte macabre et de s’en énorgueillir dans les médias à la fin des manifestation et les jours suivants comme les responsables de ce mouvement en n’ont l’habitude honteuse. Reste à voir si le FNDC défiera le procureur général prêt la cour d’appel de Conakry qui s’est récemment fendu d’un communiqué interdisant une manifestation de cette organisation qu’il a qualifié d’illégale. De toute façon, il revient à l’Etat de prendre toute sa responsabilité afin de sauver des vies innocentes perdues pendant des mouvements d’humeur en Guinée. Depuis 2010, les manifestations ont fauché la vie d’au moins deux cents jeunes guinéens à l’appel soit des acteurs de la société civile ou des partis politiques. Trop c’est trop!  Dans le contexte qui est sien, mettre fin à toute manifestation de rue serait salutaire car les manifestations de rue sont pour la Guinée, ce que le terrorisme est pour le sahel.

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Moussa Diawara