Subvention 2018 : La presse privée enfin soulagée

La subvention allouée à la presse privée guinéenne pour l’année 2018 est enfin arrachée après plusieurs mois de combat. Mais selon l’adage, c’est la finalité qui compte. En effet, les différentes associations sont à pied d’œuvre, les unes pour définir la clé de la répartition, les autres pour redéfinir les critères d’attribution. Ainsi, les délégués des associations de la presse en ligne entameront dès lundi la visite de routine dans les sièges des organes membres.

Ce qu’il faut retenir cette fois-ci, c’est que la subvention a été acquise aux forceps à la suite d’un combat ayant pris l’allure d’une revendication. N’eut été la témérité de certains patrons, un doute sérieux planait sur l’acquisition de la subvention de l’année 2018. Deux étapes ont marqué cette conquête : Primo, à la HAC(haute autorité de la communication) où certains commissaires de l’institution faisant semblant d’ignorer tout de la genèse de cette subvention ’’allouée à la presse privée’’ depuis plus d’une décennie ont voulu imposer de nouveaux prétendants à savoir les cinéastes et les photographes. Mais c’était sans compter la détermination des pensionnaires. Il a fallu une lettre des associations de presse adressée à la présidente de la HAC, lui rappelant de vive voix ce qui est légal en la matière. Toute la fin 2018 a été consacrée à une démonstration de force entre les deux parties. Dommage ! Secundo, Il a fallu aussi une levée de bouclier des associations de presse contre le gouvernement . Une seule question méritait d’être posée. Comment un budget qui a été déjà voté à l’assemblée n’a pu jusqu’à présent être débloqué au ministère du Budget. Si certains évoque la mauvaise foi de l’actuel ministre, d’autres esprits malins accusent à tort ou à raison le Président Alpha Condé d’avoir ordonné le non paiement de la subvention à cause du mauvais classement de la Guinée dans le dernier rapport de l’ONG reporters sans frontière(RSF) en 2017 où le pays avait perdu des points. A l’occasion de la journée internationale de la presse, le chef de l’Etat qui était l’invité spécial de la maison de la presse était monté sur ses grands chevaux contre ce classement dont il fait porter le chapeau aux journalistes. Ceci étant, la Presse ne pouvait attendre mieux d’Alpha Condé que des propos aigres et un sentiment de désamour total. La preuve est que le président n’a le cesse de dire à qui veut l’entendre qu’il n’y a pas de bons journalistes en Guinée. Et qu’il faille chercher au Sénégal voisin.

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Néanmoins, le retard du paiement de la subvention provoqué volontairement ou involontairement n’a pas sa raison d’être. Quelque soit ce qu’on dit de la presse guinéenne, du bien ou du mal, il va falloir garder à l’esprit que le budget alloué à la presse privée est consacré par la loi organique L02 de la législation guinéenne. Le plus important est aussi et surtout de comprendre que dans la vie d’une nation, d’un peuple, les hommes passent et les acquis restent. Or, la subvention accordée à la presse privée guinéenne est déjà un acquis.

Moussa Diawara

Moussa Diawara
Journaliste reporter d'images, administrateur Gl à reporterguinee.net Aime le voyage, la lecture, la découverte et le sport