Les Etats-Unis imposent de nouvelles conditions pour l’obtention du visa.

Les Etats-Unis imposent de nouvelles conditions pour l’obtention du visa. Le durcissement des procédures s’étend, cette fois-ci, aux comptes des réseaux sociaux des candidats. Les détails.

Le département d’Etat américain a dévoilé, ce vendredi 30 mars, les nouvelles conditions pour l’obtention du visa. Désormais, pour décrocher le fameux sésame, le candidat est dans l’obligation de dévoiler ses comptes sur les réseaux sociaux, ses numéros de téléphone et ses anciennes adresses électroniques.

Ces formalités concernent tous les candidats, à savoir ceux qui veulent émigrer au pays de l’Oncle Sam (et qui sont au nombre de 15 millions par an) comme ceux qui demandent un visa touristique.

Auparavant, ces conditions étaient exigées pour les personnes qui s’étaient rendues dans des régions sous influence de groupes terroristes.

«L’étude de la demande pour l’obtention du visa se fera sur la base de l’utilisation des réseaux sociaux, des adresses datant de cinq ans avant le dépôt de la demande, des numéros de téléphone, des adresses électroniques, des voyages du demandeur ainsi que de l’implication d’un proche dans des activités terroristes» précise le département d’Etat américain.

Selon, The Federal Register, bulletin officiel du gouvernement fédéral des Etats-Unis, qui rapporte l’information, ce vendredi 30 mars, ces conditions entrent dans le cadre du «renforcement de la surveillance des visiteurs et immigrés au pays».

Fournir ses identifiants réseaux sociaux pourrait bientôt devenir obligatoire pour n’importe quel étranger souhaitant entrer aux États-Unis

Si celle-ci était adoptée, la dernière proposition du département d’État américain en matière d’immigration obligerait tous les demandeurs de visas à communiquer toutes les informations de leurs réseaux sociaux.
On était déjà prévenus : notre vie privée numérique pourrait bientôt ne plus avoir de secrets pour la douane américaine. Selon Bloomberg, le département d’État va prochainement publier dans le Federal Register – l’équivalent du journal officiel français – une proposition de loi obligeant tous les demandeurs de visas à renseigner les informations suivantes :

 Les noms d’utilisateur/noms de compte utilisés sur les réseaux sociaux lors des cinq dernières années

Les adresses e-mails utilisées lors des cinq dernières années
Les numéros de téléphone des cinq dernières annéesLa douane pourra aussi demander des informations relatives aux précédents voyages. Heureusement, les mots de passe sont hors du champ d’application, même si l’idée a déjà été émise à Washington. Les nouvelles exigences américaines s’appliqueraient à n’importe quel ressortissant étranger qui souhaite entrer de manière durable ou temporaire sur le territoire américain, à en croire les documents récupérés par Bloomberg. Nous, Français en voyage aux États-Unis, serions donc concernés. À noter tout de même que les demandeurs de visas diplomatiques seront exemptés de ses demandes. Le département d’État estime que sa mesure affectera près de 15 millions d’étrangers tous les ans.

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Un durcissement de la politique migratoire
Cette mesure, si elle est appliquée, permettra aux États-Unis de se constituer une base de données sans commune mesure. Mais celle-ci doit passer par une consultation publique de 60 jours qui permettra aux Américains d’exprimer leur opinion sur cette proposition. Après cette étape, le Bureau du budget et de la gestion, l’organisme en charge de vérifier les politiques gouvernementales, pourra autoriser ou refuser l’application du dispositif.

Auparavant, les antécédents numériques étaient demandés aux personnes étant ou ayant été visées par une enquête du département de la sécurité intérieure, à celles et ceux qui avaient renoncé à la nationalité américaine, ou qui avaient enfreint la législation sur l’immigration. Les ressortissants étrangers bénéficiant du programme d’exemption de VISA (le Visa Waver Program, que l’on connaît surtout sous le nom de son système électronique, ESTA), ouvert à 39 pays – dont la France – peuvent aussi transmettre ces informations, mais la mesure reste à ce jour optionnelle.

Un rapport du département de la sécurité intérieure publiée en 2017 a aussi évoqué la mise en place de systèmes automatiques pour industrialiser la récupération d’informations. Bref, l’intrusion dans notre vie privée pourrait bien être en passe de devenir la norme.

 

Moussa Diawara
Journaliste reporter d'images, administrateur Gl à reporterguinee.net Aime le voyage, la lecture, la découverte et le sport