TIBOU KAMARA, le 28 Septembre2009 à Conakry : récusation de son autoblachiment (Par Mamadou Billo Sy Savané)

Il est fréquent et somme toute normal qu’un coupable, un responsable d’une infraction ou d’un crime, cherche à se disculper, et parfois à amoindrir sa responsabilité, ou sa culpabilité. C’est dans l’ordre normal des choses. Mais avec M. Tibou KAMARA, on assiste à une entreprise inédite d’auto-disculpation par accusation inversée dans une AFFAIRE, celle des VIOLS et MASSACRES de 2009 au stade du « 28 Septembre » à DONKA (CONAKRY).

Le titre de son long, très long plaidoyer pour lui-même est : « Je ne suis pas acteur, ni témoin » dans l’abjection de 2009 au stade « 28 Septembre » à Conakry. D’entrée de jeu, l’actuel Ministre d’Etat-Conseiller personnel de M. Alpha CONDÉ, évite soigneusement de parler des abjections commises, ou ordonnées par celui dont il était au moment des faits incriminés, le plus proche Conseiller. En pointillé, tout le long de son article, il laisse entendre qu’on lui en voudrait. Il ne le dit pas explicitement, mais suggère par insinuation que certains dont il ne dit pas les noms, veulent sa « peau ». Et que, le convoquer au plan   judiciaire, pour qu’il dise à la justice ce qui s’est décidé dans la nuit du 27 au 28 Septembre 2009, entre son patron d’alors, Moussa DADIS CAMARA et lui, est déjà un crime de lèse-majesté dont il serait la possible victime. Ahurissant.

Nous avons affaire-là à une vieille technique de défense consistant à inverser préventivement l’accusation.   Le bourreau s’autoproclame « victime » d’une imaginaire cabale à venir dont il aurait le pressentiment. A l’heure de sa mise en examen, à mon avis inévitable, il dira « je vous l’avais dit. On m’en veut ». Cependant, il s’abstient de désigner ses invraisemblables tourmenteurs, ni leur mobile. On comprend aisément son silence à lui par rapport à cette question. La réalité est qu’il n’y a ni complot contre lui, ni mobile. Chapeau l’artiste ! Mais la ficelle est trop grosse. De ce fait, elle aura du mal à convaincre, même le plus naïf de la Guinée.

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En guise d’auto-blanchiment, M. Tibou KAMARA écrit entre autre ce qui suit : « ….Si le critère de comparaître ou de témoigner dans l’affaire du 28 septembre est d’avoir été  pendant cette période critique en situation de responsabilité quelconque  dans l’appareil d’Etat, l’administration publique, l’Armée, la Justice, l’opposition…, alors, l’instruction ne prendra jamais fin, car il faudra interroger sans aucune discrimination ou la moindre précaution quiconque portait un titre ou assumait une fonction sur toute l’étendue du territoire national…. ». Etourdissant de malhonnêteté intellectuelle et de veulerie.

Ainsi donc, au CNDD, comme aux côtés de capitaine Dadis le Chef des putschistes, M. Tibou KAMARA n’était qu’un simple « citoyen  chargé de balayer » les couloirs des bureaux du capitaine dont il était pourtant le Ministre-Conseiller le plus écouté, et le plus craint, y compris des autres gradés militaires. Qui peut accorder le moindre crédit à ces fariboles ?—Personne.

Alors questions :

1°. Dans la nuit du 27 au 28 Septembre 2009, jusqu’à une heure ou deux heures du matin, M. Tibou KAMARA était-il avec le capitaine Moussa Dadis CAMARA au camp Alpha Yaya ou non ? Et qu’est-ce que les deux compères se sont dit ?

2°. M. Tibou KAMARA croit-il sérieusement que le petit infirmier de N’ZÔ, le petit éleveur de BOULLIVEL, l’instituteur, ou le pêcheur de BENTY, le planton du sous-préfet de DJÉLIBAKORO…..passaient leur journée au camp Alpha Yaya avec les notabilités du putsch comme Sékouba KONATÉ, Moussa KEITA,….. ? Les Guinéens sont très impatients de lire la gymnastique juridique capable de faire passer ces malheureux petits fonctionnaires, pour généraux et colonels tortionnaires du CNDD. Mais notre « brillantissime journaliste » a peut-être une pierre philosophale dans sa manche qu’il sortira au moment opportun. Peu probable. De pierre philosophale, il n’y en n’a pas et il n’y en aura jamais. Dommage pour notre prestidigitateur. L’imposture aussi peut avoir des ratés.

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Mais alors de qui se moque-t-il, notre « brillantissime » Tibou KAMARA comme le chantent ses adorateurs, d’ailleurs fort discrets et rares ? Il en existe, croyez-moi. Il est parait-il un « journaliste ». Concédons-leur cette charité. Inutile de malmener le cœur de ceux qui pensent avoir trouvé en lui, un « brillantissime journaliste ». Pour ma part, M. Tibou KAMARA n’est qu’un IMPOSTEUR habile, mais malfaisant.

Ailleurs, autre que la Guinée, ce Monsieur et certains autres seraient en prison depuis bien longtemps. Non pas que je le lui souhaite personnellement. Il ne m’a rien fait. Il ne le peut pas, même s’il en avait le désir. Mais il a fait trop de mal à trop de personnes innocentes, et depuis trop longtemps.

Exemple : après la proclamation de l’élection présidentielle de 2010 manifestement arrangée par lui Tibou, Sékouba KONATÉ, et beaucoup d’autres pour Alpha CONDÉ, les militants et sympathisants de l’U.F.D.G., s’estimant à juste raison grugés, expriment leur mécontentement. Un déluge de violences militaires, ordonné par Sékouba KONATÉ, et Tibou KAMARA que le naïf Cellou Dalein DIALLO imaginait être son allié, s’abat alors sur les quartiers où ses électeurs sont supposés habiter. J’étais à Conakry à cette époque, moi-même en campagne électorale pour mon candidat privé militairement de sa deuxième place. Dans les quartiers de Nongo, Wanindara, Cosa…., on était presque dans un épisode d’occupation étrangère militaire de type colonial. Si on ajoute à cela l’épisode de l’eau qui serait « empoisonnée » par les PEULS, on tient un tout petit peu la dose de mal fait à autrui par M. Tibou KAMARA dans les fonctions d’Etat qui lui ont été confiées sur des bases encore « mystérieuses » à la date d’aujourd’hui.

Présentons d’abord brièvement les faits. Ensuite viendront quelques questions.

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Au sein du CNDD, organe politique des putschistes, auprès de leur CHEF, Moussa Dadis CAMARA, M. Tibou KAMARA n’était pas un quidam, ni le premier venu. Il était à la fois le Ministre et le Conseiller très écouté de Dadis. Sékouba KONATÉ alors homme fort de la junte criminelle, a affirmé à plusieurs reprises qu’il écoutait les conseils de son « ami » Tibou. Au demeurant, M.  Tibou KAMARA était aux côtés de DADIS jusqu’à la date fatidique de la commission des abjections au stade « 28Septembre ».

Enfin, pour se disculper comme il le croit, M. KAMARA dit avoir démissionné. Exact. Mais à quel moment ? Avant ou après les viols et massacres ?

Pour terminer, rapidement, disons que M. Tibou KAMARA confond peut-être culpabilité et responsabilité. Il n’est pas encore COUPABLE. Mais sa RESPONSABILITÉ est évidente. Il n’est pas le seul Responsable, mais il y a sa part SIGNIFICATIVE.

Dernière remarque : je suis intrigué par les jérémiades, les vantardises soudaines de M. Tibou KAMARA. Il dit ne pouvoir parler qu’à ses conditions à lui. En clair, s’il est convoqué à s’expliquer, les Juges devront le faire à ses conditions à lui ? Aurait-il déjà la garantie de ne pas être inquiété, comme il le laisse entendre ? Qui est, ou qui sont ces garants ?

Mamadou Billo SY SAVANÉ (ROUEN) France in guepard

 

Moussa Diawara
Journaliste reporter d'images, administrateur Gl à reporterguinee.net Aime le voyage, la lecture, la découverte et le sport