Exclusif: Voici la liste des auteurs de la violence post-électorale à kalinko

Les habitants de Kalinko, cette sous préfecture de Dinguiraye qui a été ravagée par des violences électorales le 05 février dernier attendent toujours que justice soit rendue. La semaine dernière l’un des meneurs, Aboubacar Diallo a été arrêté à N’Zérékoré à plus de 1000km de la capitale guinéenne alors qu’il tentait de fuir vers la Côte d’Ivoire. Il faut dire que cette arrestation n’est que l’arbre qui cache la forêt. Les principaux instigateurs sont tapis dans l’ombre et le masque vient de tomber sur leurs identités. Notre investigation révèle leurs portraits et les activités qu’ils mènent en Guinée ou ailleurs.

          Aboubacar Diallo: Son papa a été loyale avec les habitants du centre de kalinko. Il y a bénéficié de cette    loyauté beaucoup de privilèges: des terres, une place au sein du conseil des sages. Il épousa ensuite une femme de Kalinko qui donna naissance à Aboubacar Diallo.

  • Ousmane Diallo: C’est un natif de la localité né dans un village situé à 3 km du centre. Il a fini par s’y installer en construisant et en se faisant une réputation dans les affaires. Il a pour deuxième épouse, la fille du troisième doyen de Kalinko. Son papa y a vécu paisiblement jusqu’à sa mort. Ousmane Diallo  tient une boutique au marché où il a fait fortune essentiellement dans l’alimentation et le commerce de matériels de construction. Il est l’une des figures de proue de l’attaque de Kalinko. Depuis l’évènement, il se coule une vie paisible à Conakry dans l’attente des dossiers lui permettant de sortir du pays.
  • Thierno Bobo Sow : Il est membre de la ligue islamique sous préfectorale de Kalinko. Adjoint du feu Elhadj Ismael Tounkara qu’il essaya de remplacer de force au lendemain du rappel à Dieu de ce dernier. Mais toutes ces tentatives ont échoué. Depuis, l’homme nourrit une haine contre les populations du centre de Kalinko. L’occasion des élections locales était trop belle cette fois ci pour régler ses comptes à la localité. Ainsi, il n’a ménagé aucun effort pour planifier, mobiliser et financer les attaques. Ce natif de Djissouma(l’un des 17 districts de kalinko) a vécu au Libéria et en Sierra Léone où il faisait le commerce. Selon une source, il a récemment fait venir des armes de guerre qu’il cacherait quelque part dans son village natal. Mais cette information reste à vérifier.
  • Ibrahima Sow : Jeune enseignant, contractuel dans une université privée de Conakry. Il a été l’homme de main de Thierno Bobo Sow qui est son père biologique. Il est arrivé sur les lieux avant le jour du scrutin. Nous apprenons aussi qu’il y effectuait des voyages impromptus pour des raisons certes liées à la planification et à l’exécution du plan d’attaque. Il prenait part à des réunions à Conakry et dans les villages complices de l’attaque. Son rôle dans les évènements du 05 février est irréfutable.
  • Ousmane kolèla Diallo : Chef de la délégation spéciale de l’UFDG à kalinko, il est suspecté être le principal financier du drame ayant coûté la vie à 5 enfants brûlés vifs dans un incendie volontaire et la destruction de biens privés. Kolèla du nom de son village natal était responsable de l’Ong “bassin versant” avant d’être coopté pour diriger aux destinées de la CRD de Kalinko.
  • Ibrahima N’diaye : habite au centre. Il est connu être l’un des commanditaires et exécutants de l’attaque. Beaucoup de victimes témoignent l’avoir vu transporter des bidons d’essence devant des maisons et boutiques et galvaniser la troupe sur les fronts.  Il était actif dans toutes les actions. Dame justice ne tardera pas de l’inculper au grand soulagement des victimes.
  • Mamadou koulaya Diallo : il était membre du bureau central des districts. Un poste qu’il a abandonné au profit du secrétariat général du parti UFDG. Devenir encore plus influent à Kalinko est toujours son ambition. Et voila qui l’a rendu aveugle au point d’orchestrer un crime de sang. Sa fille Aissatou Diallo, deuxième sur la liste de l’UFDG au compte des élections locales a été également perçue au front entrain de jeter elle aussi des projectiles contre le camp adverse.                                                                                 
  • Lieutenant colonel Mamadou Oury Diallo: il occupe actuellement le poste de préfet de Dinguiraye. Dans cette affaire, il n’est pas blanc comme neige et ses attitudes le prouve à suffisance. Nous apprenons qu’il était au courant de l’attaque car il recevait régulièrement la plupart des acteurs ci-dessus identifiés. Pour preuve, le jour j’y, il a été appelé et alerté de la situation qui prévalait à kalinko. Mais le lieutenant colonel n’a pas prêté oreille attentive et daigné envoyer des hommes en uniforme pour calmer et limiter les dégâts. Il a laissé exécuter aisément un plan qu’il a lui-même concocté avec ses acolytes. Il a fallu l’arrivée des gendarmes de Faranah pour imposer l’ordre. En plus, l’on sait aussi que le préfet était allé en personne récupérer son ami, le chef de la délégation spéciale Ousmane Kolèla qu’il emmena chez lui. Dans cette affaire, la responsabilité tacite du lieutenant colonel Mamadou Oury Diallo saute aux yeux.
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Par Moussa Diawara

                                                                                                                                                           

 

 

                                                      

Moussa Diawara
Journaliste reporter d'images, administrateur Gl à reporterguinee.net Aime le voyage, la lecture, la découverte et le sport