AFFAIRE QNET : notre entretien avec Souleymane Doumbouya

Vu que les projecteurs des médias sont passés à autre chose, on pourrait croire que l’affaire Qnet a trouvé une solution. Il n’en est rien. Tout au contraire, la bataille fait toujours rage entre la société et les services du colonel Moussa Tiégboro Camara. Se disant victime d’une campagne de dénigrement et désinformation, la société accuse le secrétaire général à la présidence de la République en charge du crime organisé d’outrepasser ses pouvoirs et de faire de Qnet une affaire personnelle. C’est du reste la quintessence de l’entretien exclusif que Souleymane Doumbouya, le Consultant résident de la société a accordé à notre rédaction. Admettant subtilement la méconnaissance du modèle économique de Qnet dans le contexte guinéen, M. Doumbouya assimile néanmoins les agissements du colonel Moussa Tiégboro Camara à de l’acharnement.

Vous êtes le RI de QNet en Guinée. Comment expliquez-vous la disgrâce que cette société rencontre depuis quelques semaines ?

Merci pour cette attention particulière de votre site pour l’entreprise Qnet dans ses activités en Guinée. Je m’empresse de régler les problèmes d’appellation : RI est l’abrégé du Représentant Indépendant (RI). Le RI est une personne qui exerce une activité liée au Marketing de Réseau qui est le seul créneau par lequel Qnet vend ses produits. Et on devient RI, en consentant librement de le devenir et aussi en acceptant de se soumette au plan de compensation financière proposé par Qnet.

Par ailleurs, les RI sont dans une grande organisation mondiale appelée le « V ». Et cette organisation est essentiellement axée sur une valeur appelée le « Inservice ». On y enseigne beaucoup de choses comme l’humilité, la solidarité, l’entraide…

Pour revenir à mon cas, je suis Consultant Résident ce que j’assure par le biais de l’Agence Qnet, représentée par mon entreprise Africa Business and Consulting « A.B.C ». Celle-ci est une Très Petite Entreprise (TPE) de droits guinéens, créée le 07 mars 2012, N° FORMALITE/RCCM/GC-KAL/042.100/2012 ; N° ENTREPRISE /RCCM/GC-KAL/039.340B/2012.

Quant à la disgrâce, dont vous parlez, il n’y a pas de disgrâce, mais plutôt, une vaste campagne médiatique de dénigrement et anti publicitaire provoquée par Tiegboro et certaines personnes malintentionnées, contre ma personne et la société Qnet.

Au-delà de l’action du service du colonel Tiégboro Camara, des citoyens ont indiqué notamment à notre micro qu’ils ont été escroqués par QNet. Que pourriez-vous leur répondre ?

Qnet est une société de vente directe en ligne. Elle existe, il y’a 20 ans. Elle est parmi les leaders du monde asiatique où la lutte contre la corruption et le cyber crime est un « sport favori ». En plus, lorsque vous allez sur son site, vous pourrez accéder librement à son historique et à tous les évènements majeurs de cette planète auxquels elle a été associée. Et son fondateur Dr Sri Vijay Eswaran est invité à tous les grands fora du monde select des affaires comme à Davos. Et elle livre ses produits dans plus de 100 pays dont la Guinée.

Présentement, en Malaisie (à Penang), à l’heure où je vous parle, elle tient une de ses 2 conventions mondiales à travers la branche de ses vendeurs regroupés au sein d’une organisation appelée la « V Family ».

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Le ministre du commerce dit tout de même que QNet n’est pas officiellement enregistré par ses services. N’est-ce pas un problème ?

J’avoue que j’ai été très surpris par sa déclaration. Parce que tout d’abord, en termes de relations publiques que j’assure pour Qnet, de la conférence de presse tenue le 31 mai 2016 au Novotel, en passant par les deux (2) expos de Qnet en Guinée précisément celles de 2016 et 2017, j’ai toujours été personnellement auprès de Monsieur le Directeur National du Commerce Intérieur et de la Concurrence. La seule expo où je n’ai pas invité le Ministère du Commerce et la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Artisanat de Guinée (CCIAG), c’est l’expo Qnet 2018, tenue au stade du 28 septembre, les 1er et 2 mars 2018 ;

Ensuite, pour l’enregistrement de Qnet au niveau de ses services, je ne vois pas et je ne connais pas le service qui enregistre les sociétés de vente en ligne. Qnet est comme Google, Apple, Amazone, Ali baba et tant d’autres, mais elle, vend exclusivement ses produits par le marketing de réseau donc qui n’use pas du procédé classique ou traditionnel du commerce en boutique ou physiquement.

Par ailleurs, si elle recourt à la publicité pour faire connaître l’entreprise pour la vente, elle n’y recourt presque pas.

Enfin, si une audience n’a pas encore été sollicitée auprès du ministre, la raison est simple : je suis consultant depuis un peu plus d’un an (à ce jour). Et les challenges liés aux activités des RI qui sont au cœur de nos préoccupations, ne se rencontrent pas auprès de son département, pour lequel nous avons du reste un grand respect. Je vous signale que j’ai un long passé à la CCIAG, que je n’ai quittée qu’en 2015.

Si vous persistez à croire que vous n’êtes coupable de rien, comment expliquez-vous alors les actions du secrétariat général à la présidence, en charge du crime organisé ?

Avec ce service, dans un premier temps, j’ai cru à une simple incompréhension, mais la suite et les tournures des évènements, me forcent à croire fermement, qu’il y’a une intention délibérée de nuire. Personnellement, je fus séquestré plusieurs jours par Tiégboro dans sa geôle, avant de lancer contre ma personne, une vaste campagne de dénigrement. Il est allé même me médire devant Monsieur le Chef de l’Etat en arguant qu’en complicité avec une société malaisienne, j’ai arnaqué et escroqué 54 000 000 USD aux Guinéens  et fait 108 00 victimes et que j’ai été libéré par lui, suite à l’intervention d’un responsable du RPG Arc-en-ciel qu’ensuite j’ai fui de la Guinée.

Je vous informe qu’après l’ordonnance de non-lieu rendu par le tribunal de Dixinn le 4 avril 2018, mon avocat a sollicité les services d’un huissier de justice pour signifier à Tiegboro la restitution de tous les objets saisis. Il avait accepté de retourner les passeports et les téléphones des personnes arbitrairement arrêtées et présentées par lui à la presse comme des escrocs et arnaqueurs. Quant aux produits de Qnet qu’il garde illégalement dans ses locaux, jusqu’à date, il refuse de les restituer. Et à mon fort étonnement, sa dernière trouvaille, s’est de se cacher derrière une association fantoche créée de toutes pièces et financée par lui qu’il a fait présider par un certain Bangoura se disant Imam !!!

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 De toute évidence, il est constant de constater qu’avec Tiegboro, il y’a toujours de l’excès, de l’abus et le détournement de pouvoir à des fins personnelles. Les exemples foisonnent, mais il faut un sursaut patriotique et un don de soi pour stopper une telle machine destructrice héritée de la junte. Ses méthodes en violation flagrante du code de procédure pénale, sont travesties par une forte propension à l’usage de la presse comme aux temps des sinistrement célèbres « Dadis show ».

Ici, je voudrais lui dire que plutôt d’entretenir à des coups de millions de francs guinéens cette farfelue « Association de victimes de Qnet » qu’il a créée avec l’appui de certains petits activistes corrompus, il ferait mieux de se pourvoir en de meilleurs arguments pour le jugement de nos sœurs violées et toutes ces pauvres victimes disparues au stade du 28 septembre qui avance inexorablement à grand pas.

Je me refuse de croire qu’on peut venir devant 90 Officiers de police judiciaires (OPJ) d’un pays organisé et après, quelqu’un qui n’a aucune habilitation vienne vous polluer la vie comme çà. Bref ! C’est une bavure.

Votre épouse avait indiqué avoir remis au colonel Tiégboro un montant de 80 millions pour empêcher la diffusion de vos images sur la télévision nationale. Ce dernier a démenti. Qu’en savez-vous ?

Il peut continuer à le nier, mais cette bonne mère, s’est trouvée dans cette affaire à cause de moi. Après ma visite organisée par eux à l’hôpital du Camp Samory, selon toujours eux (les hommes de Tiegboro) pour se raviser que je n’ai rien, alors la suite, c’était le paiement de la rançon de 80 000 000 GNF. car, personnellement, lui Tiegboro avait déjà appelé certains journalistes pour leur dire qu’il me détenait dans une affaire d’escroquerie et d’arnaque. Le clou final, c’était la convocation de toute la presse nationale pour les traditionnelles présentations des délinquants avant leur déferrement devant la justice. C’est face à cette pression morale que la mère de mon premier garçon a craqué. Pendant que je m’apprêtais moralement à faire face aux mensonges et fausses accusations de Tiegboro, elle ne faisait que pleurer à cause des graves conséquences que cela aurait eu sur les résultats scolaires de notre fils, du fait de la risée qu’il allait en récolter de la part de ses camarades de classe. Pour elle, la conséquence immédiate serait l’abandon momentané des cours à l’école par le garçon. Elle me dit aussi qu’elle ne me pardonnera jamais d’avoir été à la base de l’échec de son unique enfant et sur lequel, elle a tout investi. Très bouleversé et confus, je finis par négocier avec les hommes de Tiegboro et ce n’est qu’à l’issue de cette négociation, que Tiegboro appela avec son téléphone le responsable du RPG Arc-en-ciel qui ne cessait de lui dire que s’il ne veut pas me déférer, encore moins me libérer mais au moins, d’alléger mes conditions de détention. Malheureusement, l’une des clauses essentielles n’a pas été respectée au lieu de déférer le dossier en l’état à la justice où j’ai l’intime conviction, de trouver des personnes assermentées et exerçant avec sacerdoce leur mission, il convoqua le mercredi 7 mars 2018 la presse nationale pour non seulement exposer les produits de Qnet mais des personnes innocentes et respectables comme des délinquants. Le soir même du versement de cette rançon, c’est à dire le mardi 6 mars 2018, c’est un autre article commandité faisant état d’une prétendue crise cardiaque que j’aurai piqué et disant que j’ai été admis dans une clinique de la place. Pour les autres détails, je les réserve pour la justice le cas échéant.

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Aujourd’hui, le vrai problème, c’est ce droit à l’oubli que ces personnes dont moi-même ne pourront jamais bénéficier car cet homme a désormais une arme très redoutable c’est : la PRESSE. Lorsque vous allez sur YouTube, vous pourrez suivre sans le moindre équilibre réel les graves accusations portées contre nous.

Combien de personnes en sont victimes ? Moi par contre, j’ai décidé de ne pas me soumettre à la loi du silence « l’omerta » qui constitue la dernière de ses recommandations.

Les 80 000 000 GNF je lui ai versé à cause de mes progénitures et l’effet recherché a été produit. Il a organisé un point de presse spécial contre nous et j’ai répliqué. Et je suis prêt au prix de ma vie à défendre mon honneur et ma réputation.

Vu que vos arguments ne semblent pas convaincre le colonel Tiégboro et ses hommes, quel recours vous reste-t-il ?

L’institution habilitée a déjà tranché entre nous, c’est la justice guinéenne. Pour le reste, je suis focalisé sur la récupération des produits saisis illégalement et qu’il refuse de restituer en violation de notre code de procédure pénale. Et ce, malgré l’ordre donné par le TPI de Dixinn de transmettre les scellés.

Tiegboro ne croit qu’a sa propre justice et non à celle dont le peuple de Guinée s’est doté.

Mon dernier appel, c’est à la haute attention de Monsieur le Président de la République, pour lequel j’ai plusieurs fois risqué ma vie de façon anonyme. Pour le triomphe de notre Etat de droit dont il incarne l’idéal, il doit veiller à ce que Tiegboro respecte et se soumette au parquet de Guinée.

source:ledjely.com

 

Moussa Diawara
Journaliste reporter d'images, administrateur Gl à reporterguinee.net Aime le voyage, la lecture, la découverte et le sport