Guinée: Ces jeunes qui veulent partir contre vents et marées

De nos jours, l’immigration clandestine est devenue un véritable fléau. Des jeunes africains y compris des guinéens continuent de mourir en tentant de traverser la méditerranée ou l’océan atlantique.

Il y a deux types d’immigration: légale et clandestine. Cette dernière est celle utilisée par les jeunes. Elle désigne l’entrée sur un territoire donné, d’étrangers ne possédant pas de documents légaux. Les raisons qui poussent les jeunes à opter pour l’immigration sont multiples. Elles sont d’ordre économique, sociale, culturel etc.

« Je veux partir en Europe et la raison est surtout économique. En Guinée, il est difficile de gagner de l’argent. Puisqu’il n’y a pas d’emploi, c’est la misère assurée », confie Idriss Baldé, jeune diplômé sans emploi

« Tous les jeunes fuient la misère de la Guinée. Moi personnellement, je veux partir à la recherche du bien être car la vraie vie se trouve la-bas. Je voudrai aussi partir pour étudier afin d’acquérir  des connaissances nouvelles et utiles », argumente t-il encore.

Idriss Baldé comme la plupart des jeunes guinéens de son âge rencontrés préfère l’immigration clandestine. En cause? « L’immigration clandestine est un réseau très bien organisé et planifié par certaines personnes appelées, passeurs. Ces passeurs sont en relation avec les migrants. Une fois à destination, les immigrés se rencontrent avec d’autres personnes du même réseau pour les aider.  Les passeurs ont des correspondants un peu partout en Europe », témoigne Aboubacar Sylla. Malgré la bonne organisation de ce réseau, il y a beaucoup de risques pour les candidats.  « Les migrants rencontrent d’énormes difficultés lors du voyage. Ils prennent beaucoup de risques. Certains peuvent ne pas arriver à destination. Une fois dans la pirogue et sur la mer, les chances sont minces », souligne M.Sylla qui continu d’informer sur le parcours des voyageurs clandestins. « Les malheurs  commencent pour Certains migrants dès le départ avec les passeurs de leur pays. Les uns sont victimes de vol, les autres sont tués et quand aux filles elles sont toujours violées », dit-il.

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Contrairement à certaines idées reçues, la vie n’est pas rose en Europe. Après toutes les étapes, débute une nouvelle vie. Oumar Baldé, un guinéen résidant au Canada renseigne que cette dernière étape est l’une des plus pénibles notamment pour la couche féminine.

« Les dépenses et les difficultés  qu’ils ont eu en venant, ils ont peur d’être renvoyer.  Pour cela, ils vivent cacher au lieu d’aller vers l’administration pour se mettre en règle. Pour le cas spécifique des femmes, C’est leurs compatriotes en général qui leurs font plein de promesses juste pour coucher avec elles », informe t-il.

Selon Sonamady CAMARA, Sociologue l’immigration est à la fois positive et négative pour un pays. En parlant des aspects positifs, il cite en exemple, le transfert d’argent monétaire vers les pays du départ. Ce qui permet de relancer la consommation dans le pays d’origine.

« Ce transfère d’argent permet de gérer les bénéfices de la Guinée qui a une économie faible et fragile. Donc, les migrants se révèlent d’être l’un des moyens les plus efficaces pour lutter contre la pauvreté », précise t-il rapportant le cas spécifique de la Guinée.

Sonamady Camara note que sur le plan social, les femmes sont le plus souvent les victimes. « Si les hommes  partent, se sont les femmes qui prennent les charges de la famille. Donc, c’est un changement de système social qui s’impose », explique t-il disant que les femmes ne sont pas les seules à souffrir de ce départ, l’image des pays de départ est aussi ternie.

http://droitlibre.net/immigration-clandestine-le-parcours-perilleux-de.html

Autres conséquences non des moindres, la fuite des cerveaux. «  La jeunesse qualifiée engendre aussi la fuite des cerveaux. Par exemple, quand un diplômé en science économique, droit, sociologie… part dans un autre pays, cela constitue une fuite de cerveau », ajoute Sonamady.

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« Je ne dis pas que  c’est mauvais de partir en aventure mais avant d’aller, il faut avoir des objectifs. Soit aller pour étudier, se former et revenir au pays, soit aller apprendre un métier et retourner au pays », a t-il conseillé.

 Kadiatou BARRY

 

Moussa Diawara
Journaliste reporter d'images, administrateur Gl à reporterguinee.net Aime le voyage, la lecture, la découverte et le sport